Présentation du mouvement #étudiantsfantômes
Un hashtag devenu une association
Né d’un tweet d’agacement et de colère de la jeunesse, le mouvement des étudiants fantômes est « un mouvement des étudiant·e·s, pour toutes et tous les étudiant·e·s ». De la colère, s’est dégagée dans les réponses et les partages de ce tweet originel de la détresse et un appel à l’aide. Toutes et tous les étudiant·e·s privés d’une vie normale depuis bientôt une année, qui jusqu’aujourd’hui subissaient une situation, parfois et de plus en plus souvent injuste par rapport au reste de la population continuent aujourd’hui de subir des mesures sanitaires qui ne s’imposent pas à tout le monde : un distinguo est même opéré entre les étudiant·e·s de l’université et ceux de la classe préparatoire ou du BTS. Les étudiant·e·s fantômes ont décidé de chercher une explication à ce distinguo injuste et ont décidé d’alerter tant qu’ils·elles le peuvent et à leur échelle sur cette situation, mais aussi sur beaucoup d’autres : sur la précarité, sur le décrochage, sur la mauvaise santé mentale, sur l’accroissement encore plus fort en ce temps de pandémie d’inégalités déjà cumulées de longue date, etc.
Les étudiant·e·s fantôme·e·s sont avant tout des étudiant·e·s fantôme·e·s, car si les trajectoires individuelles sont différentes, toutes et tous ne sont pas impacté·e·s à la même échelle par la crise sanitaire, quel que soit la perspective que l’on adopte. Les étudiant·e·s fantômes sont des étudiant·e·s qui continuent à mettre en perspective leurs situations personnelles comparativement aux situations d’autres, parfois plus ou parfois moins en détresse qu’eux·elles, mais arrivent à une conclusion sans équivoque aucune : les étudiant·e·s ont été oublié·e·s et négligé·e·s pendant cette période de crise sanitaire, quand ils·elles n’étaient pas – à tort – accusé·e·s de diffuser le virus, moqué·e·s, voire parfois méprisé·e·s parleur propre ministre, Madame Frédérique Vidal. De ces quelques constats, est né un collectif d’abord, qui a eu vocation à mettre en lumière ces situations, un collectif qui s’est perfectionné et élargi : parti de l’initiative de quelques montpelliérain·ne·s, aujourd’hui c’est ailleurs qu’il s’anime. Ce collectif s’est ensuite affirmé dans les médias, car c’est par les médias que l’agenda politique s’ouvre à eux·elles et il continuera d’être animé par la force et la motivation de ses membres pour que les revendications des étudiant·e·s soient mises, précisément, dans cet agenda politique. De ce collectif, naîtra une organisation plus institutionnalisée, une association, indépendante d’autres organisations, car cette association n’a pas d’idéaux syndicaux ou partisans, il a l’idéal d’une jeunesse qui vive, qui soit heureuse et épanouie, mais avant tout qui puisse se projeter !
Infographie du hashtag #étudiantsfantômes :
Rapport Du sénat sur
"l’accompagnement des étudiants : une priorité et un enjeu d’avenir pour l’État et les collectivités":
Le collectif étudiants fantômes y est cité à une dizaine de reprises:
D’après le collectif des « Étudiants fantômes », entendu le 22 mars 2021, la proportion de stagiaires en licence aurait cependant vocation à croître, puisque « la sélection en master 1 pousse de nombreux étudiants à demander des stages durant leur licence, ces stages étant très souvent nécessaires pour une admission dans un master ». (p.95)
Par ailleurs, des associations étudiantes ont régulièrement contesté la place déterminante des revenus des parents dans les critères d’attribution des bourses sur critères sociaux, appelant à faire évoluer les bourses vers un revenu assurant l’autonomie des jeunes, certains, comme le collectif des « Étudiants fantômes », se référant au « modèle scandinave ». (p.158)
Les représentants du collectif « Étudiants fantômes » rencontrés le 22 mars 2021 ont, dans la même logique exprimé un point de vue défavorable sur l’enseignement à distance (« on n’apprend pas en profondeur »), qui selon eux encourage le bachotage, altère la capacité de concentration et limite les relations sociales. (p.204)
Les « Étudiants fantômes » ont exprimé de réelles appréhensions sur la valeur de leur formation (« Quel est notre véritable niveau ? », se sont-ils demandés lors de cette rencontre), insistant plus particulièrement sur l’accès au master (p.204)
Né au début de 2021 sur les réseaux sociaux, le collectif des « Étudiants fantômes » est issu d’étudiants de première année de sciences politiques à l’université de Montpellier. Le mouvement s’est par la suite structuré en association. Le terme d’étudiant fantôme renvoie aux « étudiants inscrits en premier cycle et qui abandonnent leurs études dès la première année, sans avoir passé d’examens. Ces étudiants « fantômes » sont visibles administrativement du fait de leur nonréinscription l’année suivante mais pédagogiquement ils restent invisibles » (Legendre, Florence. « Les étudiants fantômes. Les sorties précoces de l’université Paris 8 », Carrefours de l’éducation, vol. 16, no. 2, 2003, pp. 32-55). (p.204)
Par ailleurs, plusieurs associations étudiantes (notamment les étudiants fantômes, le BNEM et le BNEI3) se sont inquiétées d’un développement croissant du distanciel à l’avenir, pour des raisons de rentabilisation des investissements encouragés par la crise, alors que selon eux ni l’efficacité pédagogique ni l’intérêt des étudiants ne plaident pour une organisation des enseignements fondée sur le « tout numérique ». (p.205)
Dans le même esprit, le collectif « Étudiants fantômes » et le Forum français de la jeunesse3, entendus le 22 mars 2021, ont défendu l’extension du RSA aux jeunes de moins de 25 ans, les Étudiants fantômes se référant pour leur part au « modèle scandinave ». (p.208)
Dans le même esprit, le collectif « Étudiants fantômes » et le Forum français de la jeunesse3, entendus le 22 mars 2021, ont défendu l’extension du RSA aux jeunes de moins de 25 ans, les Étudiants fantômes se référant pour leur part au « modèle scandinave ». (p.208)